C'est nous, au quotidien ! Répondre simultanément aux besoins si différents de nos enfants. Ça rend un peu fou, parfois, souvent. Le cerveau essaye le multi-tâche mais il n'est pas très efficace parce que tout est relié : c'est le lien émotionnel !
Le cerveau n'aime pas ne pas être performant c'est pour cette raison qu'il essaye de tout traiter. En mode prendre soin, en mode solution...
Vouloir être disponible et présent, attentif et investi, mais devoir en un instant se retourner et répondre à des exigences différentes, des besoins particuliers. C'est normal de paniquer, finir par sauter, crier, être frustré. En manquer des bouts, ne pas être ancré, avoir l'impression d'être partout et tout faire à moitié. C'est déconcertant, l'énergie est déployée mais le résultat peu concluant.
Nos enfants nous sollicitent en permanence et nous n'avons pas appris à définir le cadre, celui où le parent est disponible ou non. Sans se juger, juste à accepter que nos capacités actuelles ne révèlent pas notre plein potentiel.
Quel constat n'est-ce pas ?
En devenant parent, le cerveau, le cœur et le corps ont appris à se mettre de côté pour garantir la survie du bébé. Mais en grandissant, les injonctions du parent qui a choisi d'avoir un enfant et doit donc être un bon parent, l'empêche de retrouver son équilibre en se remettant au centre.
La culpabilité, la peur du jugement, la comparaison empêchent d'être pleinement soi. On a même oublié ce qu'est être soi. On sait mieux faire avec eux qu'avec nous ou le couple alors on continue sur la même lancée à répondre à ce qu'on sait faire depuis leur arrivée.
Il faut du temps pour oser, parfois même du courage pour se choisir ponctuellement, et si le cœur n'est pas prêt rien ne sert de le brusquer.
Gardons en conscience que nous faisons partie de l'équation ce n'est pas eux ou nous mais l'équilibre de tous dans un espace temps parfois trop restreint
Quand l'éducation "positive" finit par nous taper sur les nerfs !! C'est assez simple, quand on tombe sur des articles, des vidéos ou des pages qui prônent l'éducation positive: où on admire béatement en se disant que ces personnes viennent d'une planète inconnue parce qu'ils sont incroyablement résilients ou on s'enrage parce que nous, on n'y arrivera jamais et on décompte que depuis les 2 dernières heures, on a crié 3 fois, fait 4 mauvaises interventions, on n'a jamais formulé la phrase comme dans les livres. Donc nos enfants seront perdus dans les abysses d'une éducation ratée parce qu'on n'a pas cette aisance magistrale et la fibre innée du détecteur de crises, nous ! Moi aussi, je suis énervée que certains ne montrent que comment il faut faire mais jamais comment c'est efficace en réalité, pourquoi ne montrer que le beau, comme si l'expérience était tronquée. Je me dis toujours que leurs enfants sont trop sages, qu'ils dorment la nuit, qu'ils ont une femme de ménage, et du temps pour la zénitude, pour prendre la vie avec autant de facilité!! Ce n'est pas ça l'éducation positive!! Ce n'est pas une page immaculée où tout est parfait, où tout est sous contrôle avec des parents peignés souriants en pleine maîtrise de la non-fougue de leurs chérubins. Ce n'est pas ça l'éducation positive, de suivre la théorie comme un diktat sans nuancer son histoire et ses observations comme si les blessures de l'enfance ne réveillaient pas l'humain vulnérable. Ce n'est pas ça l'éducation positive, une compétition à celui qui est persuadé qu'il a raison et que c'est exactement pour ça que ses enfants sont si parfaits!! Ce parent qui lui a tout compris, tout lu, et qui nous donne des leçons. C'est dangereux pour moi de véhiculer cette apparence inaccessible!! Parce qu'on risque d'une part de ne plus pouvoir s'inspirer, trop étouffés à essayer de s'assimiler et, on risque même de se dissocier car on ne peut appartenir à ce clan du bonheur, cette caste intouchable (ou du "blond" de Gad Elmaleh 😉 ou à celui à qui il l'a emprunté 😛 ) . Notre responsabilité est d'éveiller les consciences, et non d'éclabousser ses certitudes. Avec finesse, douceur, simplicité, permettre à chacun de faire son chemin, rencontrer son rythme et ses découvertes: Inclusion, solidarité, humilité... L'éducation positive, ou plutôt alternative/créative pour moi est une éducation qui innove face à l'éducation traditionnelle reçue, où chacun tient alors une place neuve. Le parent en apprentissage peut suivre son élan et l'enfant est en exploration de quelque chose dont on ignore les résultats. Au fond on essaye de faire autrement, pour créer sur mesure quelque chose qui nous ressemble qui nous renvoie à ce que nous sommes, ce qui nous fait écho. C'est la remise en question le secret, se questionner du pourquoi on a toujours fait comme ça et ce qui pourrait être possible à présent. C'est de renouveler, d'oser créer. C'est en fait de redistribuer les cartes d'un jeu désuet qui ne nous a pas convaincu. C'est alors que chaque tentative est unique. Il y a de fortes inspirations, des lignes directrices, des courants de valeurs, des ressentis bien sûr mais ce qui rend le parent puissant est d'oser tenter sa propre expérience en sortant des sentiers battus. Certaines choses fonctionnent avec certains enfants et d'autres non, restons spontanés, restons vrais, arrêtons de penser en ordre de leçons. Cela vient de l'intérieur, c'est intuitif. Mais si la culpabilité nous ronge parce que nous n'avons pas mené l'expérience comme elle était énoncée cela perdra alors de la valeur, car, pour que ce soit efficace, il faut le sentir, le guider. Nos interventions ont le droit d'être un peu bancales, parfois mêmes ratées, on expérimente, on tâtonne. Si on reste figer sur la peur du résultat, on oublie l'essentiel, si on est tétanisé par la crainte de mal faire ou de ne pas être à la hauteur on ne peut pas s'améliorer, on est bloqué, à l'étroit. Alors quand vous vous dépréciez après une longue journée où vos perceptions d'avoir fait plus de mauvais coups que de bons, pensez que vous êtes en train d'évoluer, de grandir, d'améliorer. Je le dis toujours c'est la trajectoire qui est fascinante la ligne d'arrivée reste hors de notre contrôle mais les efforts pour nous faire garder le cap, la volonté d'écouter et d'essayer encore, ce sont eux les joyaux de votre parcours. Ces essais infructueux sont des marqueurs de votre évolution, pensez- y chaque fois que vous pensez ne pas avoir été à la hauteur, ce qui est important c'est de garder en tête tout ce qu'on peut encore faire, comme un élan positif et une immensité de possibilités. L'éducation positive, c'est croire en soi, en son intuition et rester ouvert à tout ce qui fait du sens pour soi.
C'est nous, dans l'infiniment petit du quotidien. Elle est consciente de ses lacunes et c'est ce qui l'empêche de prendre le compliment qu'elle est une mère adéquate. Parce qu'elle sait que c'est approximatif, que certaines journées c'est carrément moyen, qu'être une bonne mère c'est loin d'être accessible tellement c'est subjectif et lié à notre histoire unique.
Quand on a décidé de faire des enfants on s'était pas dit: je serai une mère bof et ça suffira...
Il est là le clash. On réalise que nos rêves, nos intentions voire même nos promesses ne sont pas répondues. Il ne s'agit souvent pas de nos enfants mais bien de nous auprès d'eux... Nous et comment on se projettait dans la relation.
C'est difficile de réaliser qu'on est ordinaire même dans sa mission d'excellence.
On a eu un jour, la folie de fabriquer des humains qu'on a parfois du mal à supporter. Quelle ironie du sort. Alors pour sortir de ce mauvais pas on essaye toutes sortes de danses pour réparer, éviter, rattraper, améliorer notre pacte.
Ce que j'aime chez cette mère c'est sa blessure. Elle est touchante parce qu'elle persévère, elle envisage toujours de meilleurs jours.
Cette conscience de ne pas être à la hauteur est le gage par excellence qu'elle est suffisante.
De quoi nos enfants ont-ils besoin ? La grande majorité du temps on y répond sans même s'en rendre compte. Ce n'est pas parce que le parcours est inconfortable qu'il est à dénigrer. L'humilité et la vulnérabilité sont des super pouvoirs, il faut les utiliser
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